martes, 22 de septiembre de 2009

Presentation de 'Interdit de mémoire" 25.09.09


“Fragments de mémoire” avait été publié il y a deux ans à Buenos-Aires et aujourdd'hui, “Interdit de mémoire” (Luc Pire, septembre 2009) sera présenté au public le 25 septembre ( Centro Gallego, ubicado en la Rue Volgaert 4, 1060 Bruselas, a las 19.30h ).
Depuis plus de 20 ans, je connais Ana Fernadez…Poète, prosatrice, nouvelliste, romancière, elle a dû quitter l'Argentine en 1978 et n'a cessé de manifester sa présence dans la mémoire éffilochée des exilés d'une époque où la guerre était froide et les dictatures ordinaires…
Elle m'a demandé une préface, nos temps donc se relient ici…Elle vient de me communiquer le programme de la soirée….

Literatura 1.
El día 25 de septiembre será presentada la versión en francés del nuevo libro de Ana Fernández. Su primera novela, Fragmentos de una memoria, llevará en su versión traducida el título Interdit de mémoire. El tema central del libro es el exilio, elemento autobiográfico, ya que la autora debió dejar la Argentina en 1978, para instalarse en Bélgica. La historia se interpreta como un manifiesto contra el olvido e intenta (en las palabras de la autora) llenar un vacío en la memoria colectiva.
Ana Fernández recibió en 1965 el Premio para la Poesía del Fondo Nacional de las Artes, así como el segundo Premio Poesía de las Ediciones Nuevo Ser en 2002.
La presentación tendrá lugar en el Centro Gallego, ubicado en la Rue Volgaert 4, 1060 Bruselas, a las 19.30h, precedida por una introducción a cargo de Daniel Simon.

jueves, 17 de septiembre de 2009

Invitación a la presentación de "Interdit de Mémoire", le 25 septiembre 2009.

Invitation

Vous êtes cordialement invité(e), le
vendredi 25 Septembre à partir de 19 h 30 au Centro Gallego*,
à la soirée de présentation de
Interdit de mémoire
par Ana Fernández
(préface de Daniel Simon)
qui vient de paraître aux Éditions Luc Pire.

Après la conférence de presse et la présentation du livre par Daniel Simon, la soirée se poursuivra en fête et en musique (chanson française avec Olivier van Helden et tango avec le groupe Urbango).

Entrée gratuite, vin de l'amitie et tapas.

Trente ans après la dictature argentine, le roman d'un exil

Quels terribles secrets se cachent-ils dans la tête de Maty, rentrée à Buenos Aires après avoir fui la dictature ? C'est ce que cherche Paula, jeune Belge d'origine argentine venue recueillir les souvenirs de la vieille dame comme on remonte un fleuve, alors qu'à l'écoulement du temps s'ajoute l'étendue d'un océan, la profondeur d'un exil.

En épisodes entrecroisés, le lecteur accompagne le destin d'hommes et de femmes aux idéaux fracassés, aux espérances fragilement recomposées à travers l'amour, l'amitié, la solidarité. Ce roman poignant, mais aussi plein d'humour, est un kaléidoscope constitué de "fragments de mémoire" que l'auteur fait tourner jusqu'au vertige. C'est également un réquisitoire contre l'oubli organisé, une histoire de disparitions pour conjurer la disparition de l'histoire et, par là même, son recommencement possible.

Adapté de l'espagnol (Argentine) par Pierre Ergo et l'auteur.

Née à Buenos Aires, Ana Fernández y a enseigné la littérature et obtenu en 1965 le Prix de Poésie du Fonds national des Arts. En 1978, l'exil la conduit à Bruxelles où elle vit actuellement. Elle remporte en 1980 un concours de contes et, en 2002, le deuxième Prix de Poésie des Éditions Nuevo Ser. Interdit de mémoire (Fragmentos de una memoria, publié à Buenos Aires en 2006) a été déclaré "de nature à combler un vide dans la mémoire collective et à instruire la jeune génération".

(*) 4 rue Vlogaert, 1060 Bruxelles (métro Porte de Hal, sortie Chausée de Forest. Le Centro Gallego se trouve à droite après le terrain de sport)

INVITACIÓN

USTEDES ESTÁN CORDIALMENTE INVITADOS
EL VIERNES 25 SEPTIEMBRE A PARTIR DE 19H 30 AL CENTRO GALLEGO*, A LA PRESENTACIÓN DE

Interdit de mémoire, novela de Ana Fernández.
(Prefacio y presentación por Daniel Simón)

Libro que viene de salir en las Édiciones Luc Pire.

Después de la conferencia de prensa y la presentación del libro, la velada se continuará con música: canción francesa por Olivier Van Helden y tango con el grupo Urbango.

Entrada gratuita, vino de la amistad y tapas.

Treinta años después de la dictadura argentina, una novela del exilio.

¿Qué terribles secretos se esconden en la cabeza de Maty, de regreso en Buenos Aires después de haber huido de la dictadura? ¿Qué busca Paula, joven belga de origen argentino que ha venido a recoger los recuerdos de la anciana como quien remonta un río, en tanto que al transcurso del tiempo se agrega la extensión del océano y la profundidad del exilio.
En episodios entrecruzados, el lector acompaña el destino de hombres y mujeres con los ideales destrozados, con las esperanzas difícilmente reconstruidas a través del amor, la amistad y la solidaridad. Esta novela emocionante, pero también llena de humor, es un calidoscopio constituido de “fragmentos de memoria” que la autora hace girar hasta el vértigo. Es también un reclamo contra el olvido organizado, una historia de desaparición para conjurar la desaparición de la historia y, al mismo tiempo, su recomienzo posible.

La novela está traducida y adaptada del español (Argentina) por Pierre Ergo y la autora.

Nacida en Buenos Aires, Ana Fernández es profesora de literatura y obtuvo en 1965 el Premio de Poesía del Fondo Nacional de las Artes. En 1978, el exilio la conduce a Bruxelles dónde ella vive actualmente. Ella gana en 1980 un concurso de cuentos y, en 2002, le segundo Premio de Poesía des Ediciones Nuevo Ser. Interdit de mémoire (Fragmentos de una memoria, publicada en Buenos Aires en 2006) ha sido declarada "de naturaleza a llenar un vacío en la memoria colectiva y a instruir la joven generación".

* 4 rue Vlogaert, 1060 Bruxelles (métro Porte de Hal, salida Chaussée de Forest. El Centro Gallego se encuentra a la derecha después del terreno de sport)

Avant-propos de Daniel Simon para"Interdit de Mémoire"

Avant-propos par Daniel Simon


L’exil, avec le temps, semble ne pas se décomposer dans la mélancolie ou les regrets…Chez Ana Fernández, il s’agit plutôt d’un passage dans un territoire inaltérable de précision…Quelles que soient les conditions de l’exil, quelles qu’en soient les conditions, économiques, politiques et bientôt climatiques, les traces de cet arrachement du pays natal sont bien plus complexes et subtiles que ce que la morale compassionnelle de notre temps semble vouloir faire entendre… Rien n‘est jamais résolu définitivement avec la question de l’origine suspendue. Chacun refait alors des simulacres de reconstitutions, des mises en scène de retrouvailles, des rituels de mises à mort ou de renaissance. Ca prend une vie et puis ça passe à la génération suivante dans des lieux communs traversés de brouillard…
L’Argentine a connu récemment, dans les années septante, un passé si noir que ce nom aux accents de richesses joyeuses, Argentine, semblait pour nous la limite de notre système, celui dans lequel nous vivions : la démocratie, l’aisance, l’avenir de la justice, le cosmopolitisme, le Sud et l’Europe assemblés. C’était la guerre alors partout, froide, imprécise, romanesque même. Et les corps disparaissaient, les vies s’évaporaient dans des théories ravageuses.
Ana Fernández a connu ce fracas, cette interruption soudaine du passé. Elle ne pourra plus se souvenir, en ses lieux, de ce qui l’a constituée : un paysage, une famille, des amis, un métier, une vie qui va en découdre avec les questions qui nous relient toujours à ce morceau de terre premier. En 1978, l’évidence tombe : elle doit partir. Elle arrive en Belgique et la reconstitution commence. La réinvention d’un pays dans un autre, le tissage de nouvelles amitiés dans l’éclairage des anciennes, l’apprentissage des travaux et des jours sur cette table rase de l’exil.
Le roman de Ana Fernández quitte la position de l’exilé enfermé et renoue avec le mouvement de la mémoire interrompue. Le texte rejoue, avec la distance d’une vie comme dioptrie de précision, les scénarios, les dramaturgies de la disparition et de l’oubli, mais aussi les effractions dans un bonheur nouveau, fragile, enchanteur, celui d’une vie à créer. Entre Maty, la vieille dame encombrée de souvenirs et de secrets retournée au pays et Paula, la jeune Belge d'origine argentine qui décide de la retrouver, vont se jouer en même temps, et dans la même intensité les actes d’une décomposition et d’une recomposition.
La mémoire est un flux drainé par d’autres flux plus profonds, inatteignables souvent sans la grâce de la création littéraire. « Interdit de mémoire » appartient à un genre odysséen. C’est Queneau qui prétendait pouvoir lire les œuvres du monde à partir de deux genres archaïques : l’Odyssée ou L’Iliade. La guerre avait eut lieu, restait le récit du retour des rescapés. C’est, me semble-t-il, la plus belle dimension de la littérature, celle qui donne au voyage un sens parce qu’il va être raconté. C’est ce que Ana Fernández nous offre ici. Et le pathos des retrouvailles n’a pas sa place dans le récit d’Ulysse, mais plutôt la ferveur, les secrets à peine dévoilés, l’humour et l’amour des paradoxes…La tristesse aussi, la perte, le souvenir des compagnons disparus et la joie de les nommer dans le fil du récit.
La phrase de Ana Fernández est toujours tendue dans ce double mouvement : creuser là où le fond semble disparaître, aller là où la confiance du lecteur semble donnée, et la déjouer, la remettre en scène et en selle.
« Interdit de mémoire » est le livre de ce temps disparu qui nous revient par à-coups, par glissements, par réjouissances successives qui s’appelle aussi l’amour.

Daniel Simon, août 2009.

Se editó "Fragmentos de una Memoria" en francés! setiembre 2009.